Cours indicatifs 09:40

Après sa hausse de jeudi, motivée par l’accord commercial conclu entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, le dollar a reculé vendredi, le temps pour les cambistes de réaliser qu’il ne s’agissait que d’une succession d’exemptions de droits de douane réciproques, plutôt qu'un véritable accord commercial global. Parallèlement, les regards se sont tournés vers Genève où Américains et Chinois devaient se rencontrer ce week-end pour engager des pourparlers sur les droits de douane prohibitifs qu’ils se sont mutuellement infligés. Perspective positive, a priori, mais alors pourquoi le dollar faisait-il grise mine ? Parce qu’il n’en resterait pas moins que si les droits de douanes chutaient drastiquement, à 80 % par exemple, ainsi que Trump l’a évoqué, ces niveaux resteraient très largement excessifs.

D’autre part, deux jours après la décision de la Fed de maintenir ses taux inchangés, plusieurs dirigeants de la Fed se sont exprimés vendredi. Il en ressort principalement que, conformément aux déclarations de Jerome Powell mercredi, l’incertitude économique actuelle justifie de faire preuve de patience en matière de politique monétaire. Les revirements et ajustements tarifaires permanents de Trump compliquent également l’évaluation des perspectives. Une chose est sûre en tout cas : entre l'inflation plus élevée et le chômage en progression, la Fed pourrait être confrontée à des arbitrages compliqués.

Un autre point est certain : Pékin s'est présenté à Genève ce week-end avec un atout en main. En effet, Pékin a annoncé vendredi un bond de 8,1 % de ses exportations en avril, un chiffre quatre fois supérieur aux prévisions des analystes, et ce malgré une chute de près de 18% des exportations vers les Etats-Unis. Même pas peur, donc. La délégation chinoise devait s’exprimer hier soir, mais il a fallu finalement attendre ce matin pour connaître les détails de l’accord dont les Américains semblaient se féliciter. Il s’avère que l’application des surtarifs est reportée de 3 mois, le temps de poursuivre les négociations. Les marchés semblent avoir mordu à l’hameçon : le dollar s’étant raffermi ce matin autour de 1,1100 (EUR/USD), au moment d’écrire ces lignes. Cependant, les autorités américaines ont fait miroiter de grandes avancées pour qualifier ce qui n’est, en réalité, qu’un simple moratoire.

Bonne journée,
Jean-Luc Célis

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 28/04/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 08:44

Alors que le Vatican a vu émerger une fumée blanche après deux panaches de fumée noire, les marchés financiers sont plongés depuis des mois dans un nuage de fumée noire d’incertitude et d’opacité concernant les tarifs d’importation américains. Même le ‘Liberation Day’, où le président américain Donald Trump a imposé des tarifs douaniers réciproques élevés à ses partenaires commerciaux américains avec une pancarte à la main, s’est révélé être tout sauf un jour de fumée blanche libératrice. Très vite, en effet, un délai de 90 jours a été accordé à la plupart des pays et la guerre commerciale avec la Chine a encore empiré.

Donald Trump avait précédemment annoncé que la journée d’hier serait une journée importante et excitante, avec un accord commercial majeur. Dans l’après-midi, comme prévu, une fumée blanche s’est élevée dans le cadre d’un accord commercial bilatéral entre les États-Unis et le Royaume-Uni. En fin de compte, le droit de douane américain de base de 10% est maintenu. Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium seront supprimés et sur 100.000 voitures britanniques, le tarif est réduit à 10%. D’autre part, les Britanniques ouvrent leur marché à la viande de bœuf et à certains autres produits agricoles et il y a quelques accords autour des produits pharmaceutiques. Mais finalement, tous les détails ne sont pas encore connus dans cet accord commercial. Trump a nouveau appelé à acheter des actions dans le cadre de cet accord commercial.

À 13h02 heure belge, soit deux minutes plus tard que d’habitude en raison de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, une fumée blanche s’est également élevée au Royaume-Uni après le conclave du Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d’Angleterre (BoE). Comme prévu, le taux d’intérêt a été abaissé de 25 points de base à 4,25%. La « vote split » était cependant plus pisée que prévu, avec cinq votes en faveur d’une baisse des taux de 25 points de base, deux votes en faveur d’une réduction des taux de 50 points de base et, surtout, étonnamment, deux votes en faveur d’une pause des taux.
Cela a donné l’impression qu’il s’agissait plutôt d’une baisse de taux « hawkish »  avec quelques nuances « colombes » telle que des anticipations d’inflation plus faibles et une « optionnalité » autour de la trajectoire future des baisses de taux.
Après cette décision sur les taux d’intérêt, nos analystes continuent de croire à un rythme de baisse trimestriel des taux à un taux de 3,50 % au premier trimestre 2026.

Hier, après l’accord commercial et la pision surprenante du MPC dans la baisse des taux d’intérêt, la livre sterling a pu profiter et a atteint un niveau de 0,8456 EURGBP. Cependant, elle est actuellement notée à nouveau autour de 0,8490 EURGBP au moment de la rédaction.

Ce matin, les exportations chinoises se sont révélées nettement supérieures aux attentes du mois d’avril, à savoir +8,1% sur un an contre un consensus Reuters de +1,9%. Les exportations vers les États-Unis ont chuté de manière significative, ce qui n’est pas surprenant compte tenu des droits de douane exorbitants, tandis que les exportations vers les pays d’Asie du Sud-Est du groupe ASEAN et l’Union européenne ont augmenté.
Tous les regards sont désormais tournés vers la Suisse, où se déroulent ce week-end d’importants entretiens entre le ministre américain des Finances Scott Bessent et une délégation chinoise. Les marchés financiers espèrent une désescalade de la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies du monde. Peut-être verrons-nous à nouveau un peu de fumée blanche ?

Affaire à suivre...

Bon weekend,
Geert Provoost

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 28/04/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 07:21

Le théâtre européen de la Seconde Guerre mondiale s’est terminé il y a 80 ans aujourd’hui, un sombre rappel alors qu’un conflit armé fait toujours rage sur le continent et qu’un autre risque d’éclater entre deux puissances nucléaires en Asie du Sud.

Heureusement, un autre type de guerre mondiale entre le président américain Donald Trump et pratiquement tous les partenaires commerciaux de l’Amérique, semble se calmer légèrement à l’approche des discussions « ice-breaker » entre les autorités commerciales de Washington et Pékin ce week-end. L’accent ne serait pas mis sur la résolution complète du conflit, mais plutôt sur les tarifs que les deux pays pourraient convenir.

Le président américain devrait annoncer aujourd’hui à 14h un accord commercial entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. Trump a posté sur ‘Truth Social’, un réseau social, qu’il tiendra aujourd’hui une conférence de presse dans le Bureau ovale en lien avec « a major trade deal with representatives of a big and highly respected country ».

Un représentant du Royaume-Uni a déclaré que la Grande-Bretagne et les États-Unis ont fait des progrès dans les négociations sur un accord commercial, qui inclurait probablement une réduction des tarifs sur l’acier et les automobiles. Des discussions sont également en cours entre ces deux grandes puissances sur les tarifs de 100% sur tous les films non américains.
Après cette annonce, la livre sterling a bondi face au dollar et est cotée à 1,3288 au moment de la rédaction de cet article.

Toujours au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre s’apprête à prolonger aujourd’hui sa lente série de baisses de taux. Les investisseurs sont à l’affut de tout signe indiquant que le rythme pourrait bientôt s’accélérer, alors que les tarifs imposés par le président américain Trump pèsent sur l’économie mondiale.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, souligne depuis longtemps qu'une approche progressive et prudente est nécessaire pour réduire les coûts d'emprunt. La plupart des analystes disent que cela sera probablement poursuivi, compte tenu de l'ampleur de l'incertitude sur l'avenir.

La Banque d’Angleterre n’a abaissé ses taux d’intérêt que trois fois depuis août dernier, ce qui est plus lent que la Fed et la Banque centrale européenne, en raison des inquiétudes suscitées par l’inflation sur le marché du travail.

Le dollar a augmenté mercredi après que la Fed a laissé son taux directeur inchangé à 4,25 %-4,50 %, comme prévu, notant que l’incertitude sur les perspectives économiques a augmenté. Le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que les attentes d'inflation à court terme ont augmenté en raison des tarifs, mais que les attentes à long terme sont proches de leur objectif. Il a également déclaré que la Fed est dans une bonne position pour attendre et ne pas être proactive dans leur approche.

Les points mentionnés ci-dessus, à savoir l'annonce du "huge deal" de Trump et l'annonce de la Fed, ont entraîné une hausse de la paire EUR/USD à 1,1290 au moment de vous écrire ces lignes, ce qui a eu pour conséquence une baisse de 1,6% du prix de l'or, considéré comme un havre de sécurité, à 3.368,42 dollars l'once.

Bonne journée,
Harold Croenen

Indicateurs économiques

• UK: BoE MPC Vote (13:00)
• US: Initial Jobless Clm (14:30)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 28/04/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 08:11

Les responsables de la Réserve fédérale devraient globalement maintenir les taux d'intérêt inchangés ce soir dans l'attente d'une dissipation de l’incertitude liée aux politiques commerciales de l'administration Trump.

Bien que les dernières données économiques aux Etats-Unis démontrent que l'inflation a ralenti en mars à 2.4% en base annuelle, tandis que le taux de chômage est resté stable en avril, se maintenant de facto à un niveau relativement bas - l'incertitude entourant les perspectives économiques demeure élevée. Face à cette incertitude, les responsables de la Fed sont susceptibles de souligner que la politique monétaire est toujours appropriée pour assurer leur double mandat d’objectifs de plein-emploi et de stabilité des prix.

Si les prédictions des marchés se confirment, une décision de maintenir les taux inchangés serait susceptible de frustrer le président Donald Trump, qui a déjà exhorté le président de la Fed, Jérôme Powell, à baisser ses taux directeurs. Pour la Fed, la mise en place de droits de douane agressifs érode la confiance des consommateurs, les ménages se préparant à une éventuelle hausse des prix à la consommation et à un affaiblissement du marché de l'emploi.

La Banque populaire de Chine, pour sa part, a adopté des mesures pour protéger l'économie du choc de la guerre commerciale, notamment en abaissant ses taux et en apportant d'autres soutiens monétaires, écho à une stratégie déjà utilisée en septembre dernier. Cet ajustement monétaire comprend une baisse de 10 points de base du taux directeur à 1,4% et une réduction de 50 points de base du ratio de réserves obligatoires, ce qui pourrait soutenir la croissance du PIB chinois.

Les actions de la PBOC sont axées sur le soutien aux secteurs clés de l'économie, notamment la technologie, la consommation, le logement, les petites entreprises et le marché boursier, avec des mesures supplémentaires attendues du gouvernement pour stabiliser les marchés financiers et l'économie. Il s'agit de la deuxième fois que la banque centrale utilise plusieurs outils de politique monétaire le même jour pour stimuler l'économie, ce qui suggère que les autorités reconnaissent l'urgence de protéger les entreprises et les consommateurs de l'impact de la forte augmentation des tarifs douaniers américains.

Last but not least, demain sera également le tour de la Bank of England de tenir une réunion de politique des taux d'intérêt. Cette réunion sera accompagnée d'une revue économique trimestrielle, qui devrait fournir une perspective claire sur l'économie et l'inflation, du moins du point de vue de la BoE. La revue devrait montrer un ralentissement des hausses des prix à la consommation et de la croissance, ce qui pourrait inciter les décideurs politiques à réduire le taux d'intérêt officiel de 50 points de base, plutôt que de la réduction attendue d'un quart de point.

La BOE semble préjuger que la politique monétaire actuellement en vigueur est en territoire restrictif, et qu’elle devra réajuster à la baisse si elle souhaite se rapprocher du taux neutre, qu’elle estime aux environs de 3% à 3,5%. Toute la finesse reste dans la vitesse à laquelle exécuter cet ajustement.

Bonne journée,
Fiorenzo Mele

Indicateurs économiques

• GE: Consumer Goods (08:00)
• US: FED Target Rates (20:00)

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 28/04/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)

Cours indicatifs 09:01

Élément phare de la semaine, la réunion de politique monétaire de la Federal Reserve, dont les conclusions seront publiées mercredi, ne devrait pas apporter de surprise majeure. Elle risque néanmoins de décevoir les investisseurs en général, et le président Trump en particulier.

Depuis que le président des Etats-Unis s’est assagi - du moins en façade - en promettant de ne pas virer le patron de la banque centrale, les analystes sont à nouveau enclins à analyser la situation économique intrinsèque plutôt que les diktats de l’occupant du bureau ovale. Et à ce jeu-là, c’est le statu quo monétaire qui l’emporte.

D’un côté, le marché du travail résiliant, les craintes liées à l’inflation - dont les attentes à 12 mois ont atteint leur plus haut niveau depuis 1981 -  et le stress sur les barrières douanières suffisent à ne pas répondre à l’appel du président Trump d’assouplir la politique monétaire. D’un autre côté, et dans une perspective plus lointaine, la baisse de la confiance des consommateurs et des entreprises en raison des craintes que les tarifs douaniers n’affectent la croissance américaine, pousse les analystes à prévoir des baisses de taux jusqu’à 0.75% d’ici à la fin de l’année. À raison de 0.25% par décision, cela ferait trois baisses contre quatre réductions estimées précédemment.

Dans cette ambiance à laquelle on finit par s’habituer, le dollar reste sous pression. Il est beaucoup question ce matin des devises asiatiques, qui se renforcent assez nettement face au billet vert. Notamment le dollar taiwanais, rarement évoqué ici, mais qui illustre bien ce qui anime les marchés ce matin. Le dollar US a glissé à son plus bas niveau en trois ans par rapport au dollar taïwanais à 28,8150 TWD, dans un contexte de spéculation selon lequel Taïwan laisserait sa monnaie s’apprécier dans le cadre d’un accord commercial avec les États-Unis, ou du moins ne serait pas disposé à intervenir, parallèlement à quelques entrées de capitaux. Il faut comprendre que les négociations commerciales forcées entre l’administration américaine et le reste du monde incluent un chapitre sur le cours de change.

Face à l'euro, le dollar souffre également, à 1.1330 au moment de vous adresser ces lignes. Cet après-midi - et cela pourrait être intéressant - seront publiés les chiffres de la balance commerciale américaine.

La suite demain.

Bonne journée !
Stéphane Christiaens.

Indicateurs économiques

• EZ: HCOB Services Final PMI - Apr (10:00)
• US: International Trade Balance - Mar (14:30

BNP Paribas end-period FX Forecasts (last update: 28/04/25) 

(Source : Global Markets, Bruxelles)